Après avoir dirigé le Théâtre national de Strasbourg pendant dix ans, Stanislas Nordey met à l’honneur la fête dans ce Feydeau en trois actes.
Deux décennies après avoir mis en scène La Puce à l’oreille, il fait de L’Hôtel du Libre-Échange un spectacle total, généreux et inventif, qui sublime la mécanique de la langue et fait surgir le rire. Entouré de sa fidèle équipe artistique – notons Emmanuel Clolus à la scénographie, Raoul Fernandez aux costumes et Loïc Touzé à la chorégraphie – il convoque les Pinglet et les Paillardin, deux couples assez peu en phase dans leurs vies intimes respectives. C’est dans un ancien hôtel de passe, également visité par un ami de la famille, ses quatre filles, un jeune homme vierge, une femme de chambre, et divers policiers, que la mécanique de l’adultère – délicieusement orchestrée – atteindra des sommets d’absurdie.
Acteur, metteur en scène, cet artiste intranquille reste toujours sur le quivive de la création, donnant la parole aux auteurs et autrices d’aujourd’hui pour éveiller notre vigilance au monde. Le théâtre pour lui, c’est une histoire d’engagement, de transmission, de fi délité et de liberté. Artcena
Stanislas Nordey pousse la cruauté jubilatoire de l’auteur à son paroxysme. Rarement aurons-nous vu notre triste condition ainsi malmenée, le désir aussi ridicule et le ridicule aussi avilissant, les convenances aussi bêtes et la bêtise autant partagée. (…) Une troupe nombreuse provoque des plaisirs de théâtre uniques et effervescents. Malgré la rigueur prêtée à la lecture de la partition, chacun et chacune donnent l’impression de se lâcher. Il faut avoir la sagesse d’en profi ter. Sceneweb